Sarkozy reproche au procureur de Paris "d'interférer dans le débat politique"
Nicolas Sarkozy reproche dans une interview au JDD au procureur de Paris François Molins "d'interférer dans le débat politique", alors que ce dernier avait notamment jugé inapplicables ses propositions de placer les fichés S en rétention ou de créer un parquet national antiterroriste
"À chacun sa responsabilité. C?est aux politiques et à eux seuls, parce qu?ils sont élus par le peuple, de modifier le droit quand cela apparaît nécessaire. Un procureur peut-il interférer dans le débat politique?? Je ne le crois pas", affirme le candidat à la primaire de la droite.
Dans cette interview, il réitère ces deux propositions ainsi que celle de créer "une cour spéciale antiterroriste", également critiquée par le procureur Molins.
Interrogé sur l'attentat déjoué aux bonbonnes de gaz, que s'apprêtait à commettre un commando de femmes "téléguidées" par le groupe Etat islamique, l'ex-chef de l'Etat s'insurge : "Que se serait-il passé sans la vigilance du patron de café qui a alerté la police?? Et encore une fois, on parle d?individus fichés?S et connus des services?!"
"Le président de la République (François Hollande) nous dit qu?on est en état de guerre. Quelles conséquences en tire-t?il??" poursuit-il, jugeant que "François Hollande ne met pas tout en ?uvre pour lutter contre le terrorisme".
"Tout étranger suspecté d?être en lien avec une activité terroriste devrait être expulsé sans délai. Tout Français suspecté d?être lié au terrorisme, parce qu?il consulte régulièrement un site djihadiste, que son comportement témoigne d?une radicalisation ou parce qu?il est en contact étroit avec des personnes radicalisées, doit faire l?objet d?un placement préventif dans un centre de rétention fermé. Et qu?on ne me dise pas que ce serait Guantanamo?! En France, tout enfermement administratif est soumis au contrôle a posteriori d?un juge, et je ne propose pas autre chose", affirme encore M. Sarkozy.