Réserves en Slovénie sur un éventuel rapatriement des cendres de Charles X
La commune slovène où Charles X en mort en exil en 1836 s'est déclarée mercredi opposée à un éventuel rapatriement en France des cendres de l'avant-dernier monarque français, réclamé par une association qui souhaite un transfèrement dans la nécropole royale de Saint-Denis.
"Je crois que nous devons respecter les dernières volontés du dernier roi de France (l'avant-dernier, ndlr). Charles X a souhaité être inhumé au monastère franciscain de Konstanjevica, et c'est ainsi que les choses doivent être", a déclaré Matej Arcon, le maire de la commune de Nova Gorica où se trouve le monastère.
La crypte où reposent les derniers Bourbons -- Charles X et cinq membres de sa famille -- attire de nombreux visiteurs et constitue un atout touristique que cette localité située à la frontière italienne veut pleinement exploiter à l'avenir, a souligné l'édile.
"Nous allons développer à l'avenir l'histoire des Bourbons et de leur dernier roi qui a voulu être inhumé dans notre magnifique région. C'est d'ailleurs le seul roi à être enterré en Slovénie", a déclaré M. Arcon à l'agence slovène STA.
L'association "Pour le retour à Saint-Denis de Charles X et des derniers Bourbons" avait appelé le week-end dernier le gouvernement français à engager des négociations avec la Slovénie en vue d'un transfèrement des cendres des Bourbons à la nécropole de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
A la différence de plusieurs dirigeants morts en exil et dont les restes ont été rapatriés en France, Charles X est, avec l'empereur Napoléon III, le seul "à ne pas reposer sur sa terre natale", souligne l'association.
Avant-dernier monarque à avoir régné en France, Charles X avait été renversé par la révolution des "Trois glorieuses" en 1830, après six ans sur le trône. Il avait cédé la place à l'Orléanais Louis-Philippe, dernier roi de France (1830-1848), qui règna sous le titre de "roi des Français".
Exilé en Bohème, Charles X s'était réfugié en Slovénie pour tenter d'échapper à une épidémie de choléra, mais avait succombé à cette maladie peu après son arrivée à Nova Gorica, alors une ville autrichienne baptisée Görz, en 1836.
Le ministère slovène des Affaires étrangères a précisé mercredi n'avoir reçu aucune demande de rapatriement des cendres.