Quatre bus pour aller manifester à Calais bloqués, situation tendue à la Jungle
Quatre autocars partis de Paris et transportant environ 200 personnes pour participer à une manifestation interdite à Calais, en soutien aux migrants ont été bloqués et ont dû rebrousser chemin, tandis que la situation était tendue à la "Jungle", a-t-on appris samedi de sources concordantes.
"Quatre bus partis ce matin de la porte de la Chapelle ont fait font l'objet d'un contrôle d'identité sur le péage de Setques. Il s'agit de militants d'ultra-gauche parisiens et de migrants en provenance de Paris", a indiqué à l'AFP Étienne Desplanques, directeur de cabinet de la préfète du Pas-de-Calais.
Mercredi, la préfecture avait décidé d'interdire cette manifestation, qui devait partir de la "Jungle" pour atteindre le centre de la cité portuaire.
"Le 23 janvier, ce collectif (de la Coalition internationale des sans-papiers et migrants CISPM, ndlr) avait été à l'origine d'une manifestation qui s'était traduite par l?envahissement du port de Calais par un groupe de 200 migrants et par la pénétration d'environ 80 sur le +Spirit of Britain+", a rappelé M. Desplanques.
Vendredi, à Lille, le juge administratif saisi en référé (procédure d'urgence) avait confirmé l'arrêté d'interdiction.
Une porte-parole du CISPM présente dans un des autocars, qui n'a pas souhaité donner son identité, a indiqué que les quatre autocars avaient été bloqués environ deux heures et avaient été contraints de faire demi-tour et de retourner vers Paris.
"Vers 16H30, après avoir été bloqué pendant plus de deux heures, on a dû rebrousser chemin et on est escorté par les gendarmes. Nous condamnons cette entrave à la liberté de circulation", a dit cette représentante du collectif.
Ce blocage a également été dénoncé par le Nouveau parti anticapitaliste : "Le NPA, présent dans les autocars actuellement bloqués et sur place à Calais avec son candidat à la présidentielle Philippe Poutou, exige l'arrêt de ce blocage mis en oeuvre par le procureur, c'est-à-dire l?État. La solidarité ne peut pas être stoppée !", a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé dans l'après-midi.
A la Jungle de Calais, la situation s'est aussi tendue vers 15H30 entre d'une part les forces de l'ordre, et d'autre part des migrants et des militants d'extrême gauche, a constaté un photographe de l'AFP.
Des échauffourées ont éclaté avec des jets de cailloux et des pierre de la part des migrants, tandis que les forces de l'ordre ont répliqué avec le jet de gaz lacrymogènes et en utilisant le canon à eau.