Démantèlement de la "Jungle" de Calais : "nous irons au bout", affirme Cosse
Le démantèlement de la "Jungle" de Calais débutera quand "toutes les conditions de réussite seront réunies" mais "nous irons jusqu'au bout", a assuré vendredi la ministre du Logement Emmanuelle Cosse dans un entretien à Libération.
"Le démantèlement commencera quand toutes les conditions de sa réussite seront réunies. Nous y sommes presque et nous irons jusqu'au bout", insiste Emmanuelle Cosse, pour qui il est "hors de question de laisser encore plus longtemps ces personnes dans la boue et la détresse" car "un hiver de plus dans la jungle n'est pas possible".
La date du démantèlement du camp reste inconnue: si l'hypothèse du 17 octobre a été un temps avancée, onze associations ont lancé une procédure d'urgence devant la justice pour suspendre l'évacuation à venir.
"C'est tout à fait leur droit de porter cette procédure. Il y a des inquiétudes légitimes (...) mais je refuse les procès d'intention", notamment celui que l'Etat cherche à faire la "chasse aux migrants", affirme-t-elle.
Le démantèlement complet du camp de migrants de Calais, où s'entassent entre 5.700 et 10.000 migrants selon les comptages, doit être effectif d'ici à "la fin de l'année", a promis François Hollande.
Certains sujets restent à "affiner", comme le sort des 1.300 mineurs présents sur le camp et désireux de rejoindre la Grande-Bretagne, selon un récent comptage.
"En attendant qu'il passent en Grande-Bretagne, on ne va pas les laisser dans les baraquements de la jungle", commente-t-elle, évoquant un "accompagnement spécifique" pour ces mineurs.
Une fois le campement démantelé, des structures d'accueil et une aide sociale seront maintenues dans la région pour "organiser une orientation immédiate vers les centres répartis dans toute la France" où malgré "l'hostilité" rencontrée "dans certains territoires", "la plupart des acteurs locaux jouent le jeu", selon Mme Cosse.
Quant au sort du Centre d'accueil provisoire (CAP), qui loge dans des structures modulaires 1.500 personnes aujourd'hui, "nous allons discuter, mais on ne veut pas qu'il reste sur place une offre d'hébergement aussi importante qu'aujourd'hui", indique la ministre, pour qui l'objectif n'est pas "de faire un nouveau campement à Calais demain".