Résultats des primaires citoyennes: Benoît Hamon favori, Manuel Valls devancé, Arnaud Montebourg éliminé
PRIMAIRE DE LA GAUCHE - La participation n'a pas été la surprise qu'espérait la direction du Parti socialiste. Ce sont les quelques 1,7 millions d'électeurs qui ont déjoué les pronostics en propulsant le challenger Benoît Hamon en tête du premier tour, au nez et à la barbe d'un Manuel Valls distancé et de son rival Arnaud Montebourg, éliminé.
A 20h40, sur la base du dépouillement d'un tiers des bureaux de vote, les premiers résultats étaient sans appel: le député des Yvelines recueillait 35,21% des voix, nettement devant l'ancien premier ministre (31,56%). L'ancien patron de Bercy Arnaud Montebourg n'obtenait que 18,7% des voix et n'est donc pas en mesure de se qualifier pour le second tour du 29 janvier. Sans surprise, l'ancien ministre de l'Education Vincent Peillon ne parvient pas à se rapprocher du trio de tête et chute à 6,48% des voix. Du côté des petits candidats, François de Rugy (3,49%), Sylvia Pinel (2,1%), Jean-Luc Bennahmias (1,6%) ne font guère mieux que de la figuration.
Hamon porté par une vraie dynamique de terrain
Si les résultats se sont affinés dans la soirée, c'est bien Benoît Hamon qui fait officiellement la course en tête. Non content de pouvoir revendiquer la première place et donc de pouvoir appeler au rassemblement derrière sa candidature, l'éphémère ministre de l'Education sait qu'il va pouvoir compter sur le soutien d'une très grande partie des électeurs d'Arnaud Montebourg, lui aussi positionné contre le bilan gouvernemental de Manuel Valls. "C'est une claque pour Valls, il a perdu", pronostiquait dans la soirée un proche de l'ancien ministre du Redressement productif.
Sans surprise, Arnaud Montebourg a reconnu sa défaite et immédiatement appelé à voter en faveur de son ancien compère de la "cuvée du redressement" qui leur avait coûté leur place au gouvernement. D'un point de vue purement arithmétique, les deux hommes cumulent près de 54% des voix qui se sont exprimées ce dimanche 22 janvier.
A l'inverse, Manuel Valls ne peut compter que sur une faible partie des soutiens de Vincent Peillon, peu favorables à la ligne "autoritaire" de l'ancien premier ministre. Quant aux petits candidats, leurs voix ne suffiront pas à faire la différence.
Benoît Hamon devient donc logiquement le grand favori du second tour. Une surprise au regard des premiers sondages qui le donnaient loin derrière il y a encore trois mois mais une confirmation au regard de la dynamique constatée sur le terrain. Misant sur une rénovation complète du logiciel socialiste, s'inspirant ouvertement des propositions écologistes, le député des Yvelines a porté tout au long de la campagne un programme très ambitieux et solidement ancré à gauche, incarné par sa proposition phare, le revenu universel d'existence.
Un profil qui n'est pas sans rappelé celui de François Fillon lors de la primaire de la droite. Profitant de la surexposition du match Sarkozy-Juppé, l'ancien premier ministre avait lui aussi bâti sa campagne sur un programme très marqué à droite, libéral sur le plan économique, conservateur sur le sociétal.
Valls contraint de taper fort, tout de suite
Manuel Valls a-t-il pour autant d'ores et déjà perdu? En ballottage très défavorable, l'ancien premier ministre ne manquera pas dans les jours qui viennent de mettre en avant le caractère "irréalisable" ou trop coûteux des propositions de son adversaire.
Il a commencé dès ce dimanche soir. "Une nouvelle campagne commence. Vous avez le choix entre une défaite assurée et une victoire possible, entre des promesses irréalisables et infinançables et une gauche réaliste", a-t-il attaqué d'emblée. "Vouloir gagner, c'est pouvoir gagner. La gauche que j'incarne peut l'emporter", a-t-il promis, se plaçant comme le candidat le plus crédible dans l'élection présidentielle à venir.
"Ce n'est pas seulement le Parti socialiste qui est en jeu. C'est celui de la gauche qui est fière de gouverner", a-t-il rappelé. "Rien n'est écrit" pour le second tour, a-t-il promis.
Lire aussi :
• Retrouvez toutes les dernières infos de la primaire de la gauche
• Tous les résultats du 1er tour la primaire avec le meilleur (et le pire) du web
• Qui est Thomas Clay, le juge arbitre de la primaire
• Pour suivre les dernières actualités en direct sur Le HuffPost, cliquez ici
• Tous les matins, recevez gratuitement la newsletter du HuffPost
À voir également sur Le HuffPost: