En marge du concours de Coutellia, on a voté pour nos couteaux préférés
C'est devenu un des temps forts du festival international du couteau d'art et de tradition Coutellia, à Thiers (Puy-de-Dôme) : le concours de création coutelière. Pendant que le jury délibérait samedi matin 18 mai, la rédaction de La Montagne s'est aussi prêtée au jeu. Voici le top 3 des journalistes de Thiers-Ambert.
42 couteaux, tous aussi différents les uns que les autres. Des très grands, type couteaux de chasse, mais aussi des tous petits. Des lames en damas, du bois, du scrimshaw (*)... Les juges du 33e concours de création coutelière de Coutellia avaient fort à faire samedi 18 mai au matin. A l’abri des regards, dans une tente entièrement dédiée à cela, ils ont passé de longues minutes à ausculter sous tous les angles les belles lames.
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Avant de connaître les couteaux qui ont su tirer leur épingle du jeu, La Montagne a aussi joué le rôle de juge d'un jour. Voici son top 3, totalement subjectif, et majoritairement basé sur l'esthétisme.
A faca da atanca (n° 25)
Ce couteau, fait à la main en acier V-Tokuz SS Clad Sanmai [couteau japonais à lame damassée, ndlr] et en chêne vert ancien a attiré l'oeil de la rédaction. Par sa taille d'une part, mais aussi par sa lame. La démarche créative du coutelier a aussi joué un rôle dans ce choix. "Cette pièce rend hommage aux forgerons anonymes qui travaillaient pour des familles traditionnelles, et aussi aux couteaux fabriqués transmis de génération en génération commune une part de leur identité et de leur héritage familial" au Portugal. Mais petite précision, la lame n'a pas été réalisée par le coutelier lui même mais par un partenaire au Japon.
Couteau de chasse (n° 42)
Les grandes pièces auront eu le coeur de la rédaction pour ce 33e concours. Les lignes épurées et un bois très clair, voici les raisons pour lesquelles ce couteau fait parti du top 3 des journalistes de La Montagne. Monté en soie, avec une émouture plate et un acier damassé de 400 couches ainsi qu'un manche en érable moucheté font le charme de cette pièce. "Ma recherche va vers une ligne parfaite et épurée dans laquelle j'ai souhaité, grâce à la blondeur et la clarté du bois, apporter une touche de fantaisie", a précisé l'artisan dans sa fiche technique.
n° 11
Si cette lame n'a pas de nom, elle a tout de même su tirer son épingle du jeu par sa finesse. Pompe arrière, platines et lame inox et inlays (céramique) en minéral la composent. "Dans l'optique de voir une coutellerie différente et exigeante, j'ai voulu intégrer avec précaution du minéral semi-précieux avec une mécanique la plus efficace possible." Un procédé qui donne un résultat vert-bleuté très séduisant.
(*) Le scrimshaw est une technique artistique traditionnelle qui implique de graver ou de sculpter des dessins sur des matières telles que l'ivoire, l'os ou parfois même des bois durs.
Sarah Douvizy