"La fermeture du lycée, c’est non !", Laurent Wauquiez en visite à Auguste-Aymard à Espaly
Les enseignants et personnels administratifs du lycée Auguste-Aymard recevaient la visite du président de Région, Laurent Wauquiez, samedi midi pour évoquer la fermeture annoncée de l’établissement en 2027.
Annoncée le 2 mai dernier par le Rectorat, la disparition du lycée professionnel Auguste-Aymard à Espaly, suscite grogne, grève et inquiétudes depuis une quinzaine de jours.
« Je souhaite que les choses soient rapidement réglées »Plusieurs mobilisations ont déjà eu lieu au sein de l’établissement ou devant les locaux de l’Inspection académique à Vals-près-le-Puy. Une banderole a fait réagir le président de Région : « L’État et la Région nous abandonnent », pouvait-on lire sur le perron de l’Inspection académique, mardi dernier.
Pour montrer son désaccord avec les services de l’État en charge de ce type d’établissements, Laurent Wauquiez a pris contact vendredi soir avec le Rectorat : « J’ai échangé sur certains arguments avec le Recteur. Je vais lui indiquer, suite à mon déplacement d’aujourd’hui (samedi, NDLR), mon opposition à la fermeture. Et je souhaite que les choses soient rapidement réglées, car laisser un lycée avec une telle menace au-dessus de la tête, c’est fragiliser son avenir. Pour moi, dans la semaine qui vient, les choses doivent être clarifiées. »
Samedi midi donc, il était au lycée Auguste-Aymard pour écouter les différents personnels et leur apporter son soutien plein et entier : « Ce lycée a sa particularité et sa raison. Il est unique en Haute-Loire. Bien sûr, quand on voit les choses depuis Paris, un lycée qui fait 71, 72 ou 73 élèves, puisque ce sont les chiffres qui ont été annoncés, il faut le fermer. Je m’y oppose. Et quand je dis “Pas de fermeture”, c’est aussi “Pas d’intégration dans un autre lycée”, car c’est une autre façon de faire une fermeture ».
Ouvrir des formations différentesPlusieurs arguments sont avancés pour justifier un maintien de l’établissement espaviot, dont celui des effectifs : « Un lycée à taille humaine, ce n’est pas un défaut mais plutôt un atout. Ce n’est pas un inconvénient, c’est une chance, surtout pour certains jeunes qui ont un peu perdu confiance ».
De surcroît, les chiffres qui ont été communiqués pour justifier la fermeture ne seraient pas les bons : « On ne compte pas les apprentis qui, au contraire, sont des formations extrêmement utiles ». Ces élèves seraient comptabilisés dans un chiffre plus global au niveau du centre de formation des apprentis de Bains, alors qu’ils sont au lycée Auguste-Aymard, un établissement qui rassemblerait donc 127 élèves.
Deuxième argument mis en avant, la spécificité du site : « On est sur un lycée qui forme sur les métiers du bâtiment. Il s’agit précisément de cursus sur lesquels on a des besoins de recrutement. On sait aussi que les jeunes qui viennent ici trouvent un emploi, voire créent leur propre entreprise ».
Au-delà de l’opposition, le président de Région se veut également force de proposition. Une réflexion pourrait par exemple être engagée pour ouvrir des formations différentes, CAP métallier, mentions complémentaires (escaliéteur), etc.
Mais si la Région a la responsabilité des agents qui y travaillent, de l’établissement et des machines qu’il abrite (des investissements ont d’ailleurs été réalisés dernièrement dans ce domaine), c’est le Rectorat qui décide des ouvertures et fermetures de lycée. Dans le cadre de cette annonce, la Région Auvergne Rhône-Alpes doit être consultée au titre de la carte de formation.
Cédric Dedieu