Ancien joueur international et ambassadeur du Mondial 2022 de foot au Qatar, Khalid Salman a expliqué dans une interview pourquoi l'homosexualité est à ses yeux "haram" ("interdit" en arabe)…
"Pendant la Coupe du monde, beaucoup de choses vont arriver ici dans le pays. Parlons des gays"… C'est en ces termes que Khalid Salman, ancien international qatari et ambassadeur du Mondial 2022 au Qatar, commence à évoquer l'homosexualité dans un extrait d'interview diffusé ce mardi 8 novembre par la chaîne publique allemande ZDF. Avant d'expliquer benoîtement pourquoi, à ses yeux, l'homosexualité est "haram", c'est-à-dire "interdite" en arabe.
À lire aussi : #BoycottQatar2022 : la place des personnes LGBTQI+ n'est plus négociable
"C'est haram car c'est un dommage mental", développe ainsi l'ambassadeur du Mondial avant d'être interrompu par un attaché de presse. Non sans avoir pu glisser, à propos de l'accueil des supporters étrangers : "Le plus important, c'est que tout le monde acceptera qu'ils viennent ici mais ils devront accepter nos règles". L'intégralité de l'interview doit être diffusée en intégralité ce mardi soir sur la chaîne.
Le Qatar et les LGBT, mauvaise passe
Dans une volonté apparente de rassurer sur l'accueil des visiteurs LGBT+, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, avait assuré le 21 septembre que tous les supporters seraient accueillis "sans discrimination" durant la compétition sportive, du 20 novembre au 18 décembre. Une déclaration en contradiction avec d'autres beaucoup moins encourageantes sur le sujet, dans un État où l'homosexualité est illégale.
La FIFA avait réaffirmé de son côté que les drapeaux arc-en-ciel seraient autorisés autour des stades. Dans le cadre d'une campagne anti-discrimination qui ménage la chèvre et le chou, les capitaines de plusieurs équipes européennes – dont celles d'Angleterre, de France et d'Allemagne – ont de leur côté prévu des brassards multicolores (mais pas aux couleurs du drapeau LGBT) avec le message "One Love".
À lire aussi : Qatar 2022 : le brassard de l'inclusion… qui exclut les couleurs LGBTQI+
Crédit photo : Simon Holmes/NurPhoto via AFP