Trois nouveautés à la Ferme du Manus, à Neuvic
En septembre 2023, Marie Thomeret a pris la direction d'exploitation de la Ferme du Manus, à Neuvic. Attachée au lycée agricole de Neuvic, elle organise sa première fête de la vache grasse et inaugure sa boutique le 4 avril.
La Ferme du Manus, à Neuvic, ses quelque 170 têtes de bétail (mères, génisses et veaux), ses 147 hectares, dont 21 en forêt, 11 en céréales et 1,15 en pommiers ; ses productions de viande limousine bio, qui alimente les écoles et établissements scolaires de Neuvic, Meymac ou Bort-les-Orgues, de miel et de jus de pomme.
La Ferme du Manus, rattachée à l’ELPEFPA de Haute-Corrèze (qui regroupe le lycée agricole de Neuvic et l’école forestière de Meymac), est un terrain de jeu idéal pour les apprenants. Mais, « depuis quelque temps, l’exploitation est un peu en retrait des actions d’animation », constate Pascal Guenet, le directeur de l’EPL. C’est l’une des missions de la nouvelle directrice d’exploitation, Marie Thomeret, de les relancer.
Une nouvelle directrice d'exploitation. À 27 ans, Marie Thomeret est la nouvelle directrice d’exploitation de la Ferme du Manus depuis septembre dernier. Diplômée de l’institut Agro Dijon en 2020, l’ingénieure de l’agriculture et de l’environnement a débuté à la DDT de la Haute-Marne, en charge des aides agro-environnementales et climatiques, puis de l’alimentation et du développement des circuits-courts. « J’ai le projet de m’installer en agriculture plus tard, ici je fais un pas vers mon projet personnel », apprécie-t-elle.
Le projet d'exploitation revuDepuis son arrivée, elle a revu et corrigé le projet d’exploitation. Premier objectif, la réorganisation de la production bovine dans un contexte de crise du bio et de hausse des charges. « Le but, c’est de rester en limousines, d’intégrer un peu de salers et surtout de réduire le nombre d’animaux pour atteindre une autonomie fourragère. »
Deuxième objectif, la modernisation de l’exploitation. « À l’horizon 2025, il faudrait construire une nouvelle stabulation » et dans des bâtiments ainsi libérés, lancer la transformation à la ferme, voire ouvrir un gîte. « D’ici 2030, il faudrait qu’on dispose d’un vrai outil de travail fonctionnel, avance-t-elle. Et qu’on recentralise toutes les activités sur la ferme, ce qui permet de développer les activités pour les élèves et de réduire les coûts. »
Une 1re fête de la vache grasse. Le jeudi 4 avril, la Ferme du Manus accueillera sa première foire aux vaches grasses. Une initiative du vacher Christophe Constant, qui sera ouverte aux apprenants et au grand public.
Dès 9 heures, avec l’aide du Club Ferme - une huitaine de jeunes qui viennent s’exercer tous les mercredis sur la ferme - une dizaine de vaches limousines seront en concours ; des animaux engraissés finis qui seront mis en vente aux enchères à 11 heures par le Cadran d’Ussel. Jalouse, 7 ans, préparée sur les terres du Manus, jouera à domicile.Jalouse, 7 ans, a été finie sur la Ferme du Manus.
« Le secteur manque de concours de la sorte, explique Marie Thomeret, et ces concours permettent une meilleure valorisation des bêtes. La plaque gagnante offre une plus-value à la vente à l’éleveur et un éclairage sur l’exploitation tout entière. Toutes les bêtes seront vendues sur place. »
À 10 heures, entre le concours et la vente, une conférence sur l’engraissement à l’herbe sera proposée avec la chambre d’agriculture. Possibilité de déjeuner à la ferme (repas préparé par le comice du canton de Neuvic, 14 €).
Une boutique toute neuve. Le 4 avril toujours, à 14 heures, la Ferme du Manus inaugurera sa boutique dans le bâtiment destiné à accueillir la miellerie de l’exploitation. Les gourmands seront servis : ils y trouveront les produits de l’exploitation, les meilleurs morceaux de viande, du jus de pomme, du miel et des produits dérivés (bonbons, savons, hydromel et bientôt, une cuvée spéciale de bière).
« Pour l’instant, toute la transformation est faite à façon faute de place. L’idée, ce serait de dédier une partie de ce bâtiment à la transformation alimentaire. Les produits de la ferme sont des supports pédagogiques intéressants ; les secondes par exemple ont participé à la cueillette des pommes, ce serait bien qu’ils voient la filière dans sa globalité. »
Dans la boutique, une étagère sera réservée aux BTS DATR (Développement, animation des territoires ruraux). Pendant leur formation, ils apprennent notamment à développer les réseaux d’acteurs locaux.
Des ventes solidairesBingo ! Ils se chargeront donc de vendre les produits fabriqués par les autres lycées agricoles de Nouvelle-Aquitaine, pâtés et confitures des Vaseix à Limoges, soupes et conserves de Voutezac, canard de Périgueux ou jus de raison de Bergerac. « Ces produits ne sont vendus que dans les lycées, ce ne sera pas une concurrence pour les boutiques de producteurs locaux », assure Sophie Charbonnel, enseignante et coordinatrice de la filière BTS DATR.
L’association DATR Solidaires, qui aide les étudiants en difficulté, gérera aussi le dépôt-vente de terrines, soupes ou bières produites par un réseau d’anciens élèves installés sur le territoire ; une partie de ces produits viendront alimenter les actions de l’association. « Les jeunes vont apprendre un métier qui pourrait avoir du sens pour ceux qui voudraient s’installer en diversification », apprécie Sophie Charbonnel.
La boutique sera ouverte les lundi et mercredi en soirée par l’ouvrier agricole et le Club Ferme et les mardi et vendredi, de 13 heures à 14 heures, par les BTS DATR.
Blandine Hutin-Mercier