En Creuse, la situation s'améliore nettement mais pas question de se relâcher
En Creuse aussi, le confinement a payé. Clairement.Les chiffres parlent d’eux-mêmes et les caps franchis sont plus réjouissants que ceux affichés il y a un mois.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et les caps franchis sont plus réjouissants que ceux affichés il y a un mois quand le taux d’incidence (nombre de cas pour 100.000 habitants, N.D.L.R.) franchissait les 400 pour la population générale et frôlait même les 500 pour les plus de 65 ans.
Les chiffres. « Aujourd’hui, on est passé sous la barre des 100 puisque l’on est à 92 pour la population générale et à 91,9 pour les plus de 65 ans, détaille Isabelle Dumond, directrice départementale de l’Agence régionale de santé. C’est une excellente nouvelle. »Autre excellente nouvelle et autre cap franchi, toujours à la baisse, le fameux taux de positivité qui vient de passer, lui aussi, sous une barre fatidique, celle des 10 %, passant de point élevé à point d’attention. Aujourd’hui, il est à 8,7 (et à 9,8 pour les plus de 65 ans).
On passe un cap, c’est une diminution continue après une grosse baisse la semaine dernière »
Enfin, même si le nombre de décès dus au Covid s’établit à 61 depuis le début de l’épidémie en Creuse, les hospitalisations repartent aussi à la baisse : actuellement, on compte six patients en réanimation, soit la moitié de la capacité d’accueil de ce service pas loin d’être saturé au plus fort de la crise.
Dans les Ehpad. Au moins un tiers de ces établissements creusois a été touché au cours des derniers mois. Là aussi, la situation s’améliore. « On en compte encore en situation de clusters mais la tendance est à la diminution, souligne Isabelle Dumond. Certains n’ont plus du tout de cas positifs mais il faut attendre quatorze jours sans aucune nouvelle contamination pour clôturer officiellement un cluster. »
La campagne de testing lancée il y a une quinzaine de jours sur le personnel de retour de congés produit sans doute ses effets. Les visiteurs quant à eux sont invités à se faire tester auprès des professionnels de ville. « On oblige à respecter les gestes barrière mais on ne peut pas obliger les visiteurs à se faire tester. Par contre, si on identifie des proches qui viennent très régulièrement, le directeur de l’établissement peut leur proposer de les faire tester avec le personnel. »Côté personnels justement, si certains de ces Ehpad ont pu être en « forte tension » ces derniers temps, les leviers activés lors de cette deuxième vague ont été bénéfiques.
« S’il y a un relâchement, on le verra d’ici 7 jours »« Certains ont eu recours avec succès à la plateforme renfort RH du ministère de la Santé, explique Isabelle Dumond. Et depuis trois semaines, je suis en lien avec Pôle emploi pour leur transmettre de manière hebdomadaire les besoins des Ehpad. J’ai également fait appel au Conseil départemental pour trouver quelques personnels non-soignants, qu’il s’agisse d’ASH ou d’ange-gardiens (personnes chargées de veiller à l’application des gestes barrière dans les établissements). »
Et maintenant ? Oui, « on a une situation vraiment en amélioration », apprécie Isabelle Dumond. Mais il ne s’agit pas de se relâcher. Effectivement, le confinement a payé mais il ne faudrait pas que l’assouplissement en vigueur à compter d’aujourd’hui vienne tout réduire à néant et fasse une nouvelle fois s’affoler les compteurs. Si l’ARS étudie les chiffres de près chaque jour, elle les scrutera avec encore plus d’attention d’ici huit jours : « S’il y a un relâchement, on le verra d’ici 7 à 15 jours ».
Propos recueillis par Éric Donzé et Séverine Perrier