La "nourrice" condamnée à 10 mois avec sursis par le tribunal de Moulins (Allier)

Lors d’une de leurs patouilles, les policiers moulinois ont remarqué, ce samedi 27 février 2021 à Moulins, que deux femmes se dissimulaient  derrière des voitures en stationnement à leur passage. Malgré les restrictions dues au Covid-19, elles n’avaient pas d’attestation de déplacement dérogatoire. Lors du contrôle, les policiers ont aperçu un sac en plastique avec une substance blanchâtre dans le sac à main de l’une d’entre elles. Confirmant qu’il s’agissait de cocaïne, le sachet leur a été remis spontanément. 

Interpellée, placée en garde à vue au commissariat, la jeune femme dissimulait également des cachets d’ecstasy dans son soutien-gorge. Une perquisition à son domicile, à Yzeure, a permis de découvrir, sous son oreiller, 103 grammes de cocaïne, 5,4 grammes de cachets d’ecstasy, 3 grammes de résine de cannabis.

Poursuivie pour détention, transport, usage illicite de stupéfiants, mercredi devant le tribunal, cette mère de quatre enfants, âgée de 27 ans, a assuré ne pas vendre de stupéfiants. Elle n’est que « nourrice », dit-elle, refusant de révéler l’identité de ses fournisseurs. Ces produits, elle les a achetés pour se faire de l’argent. Une partie est destinée à sa consommation personnelle.  Elle a commencé à fumer du cannabis dès l’âge de 13 ans, allant jusqu’à consommer 100 grammes de shit par semaine, en raison de son mal-être. « Je ne fume plus que trois joints par semaine, maintenant », précise-t-elle. Pour la prévenue, qui se dit « triste, dépressive », c’est mieux qu’un médicament légal.

« Situation sidérante pour une mère de famille que de se balader avec 8.000 € de stupéfiants sur soi »,  pour la procureure. Pour le ministère public, il s’agit bien d’un trafic de stupéfiants (« 100 grammes de cocaïne, ce n’est pas un morceau de résine de cannabis ») ; « nourrice » n’est pas une excuse, elle a accepté de travailler avec des délinquants. Rappelant que la peine encourue est de 10 ans d’emprisonnement, la procureure requiert une peine de 10 mois avec sursis et 140 heures de travail d’intérêt général.

« Ce n’est pas une professionnelle de la délinquance, on lui a proposé 200 € pour garder ces stupéfiants. Elle ne banalise pas. Depuis sa garde à vue, elle a entrepris un suivi psychologique », plaide l'avocat de la défense.

Cette jeune femme est en souffrance, elle vit un enfer psychologique et moral depuis ses 14 ans.

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public en prononçant une peine de 10 mois d'emprisonnement avec sursis et 140 heures de travail d'intérêt général.

Pascal Larcher