Trois points à retenir du débat d'orientations budgétaires à Vichy Communauté (Allier)
Dans un contexte incertain, l’exécutif de Vichy Communauté a choisi de maintenir son niveau d’investissement pour 2022. Une stratégie qui réclamera un pilotage au cordeau.
L’agglomération « sur le fil », financièrement parlant. Frédéric Aguilera, président de Vichy Communauté, l’a souvent répété jeudi 24 février, lors du débat d’orientations budgétaires. Une situation fragile, mais pas question pour autant de serrer les cordons de la bourse, selon lui. De leur côté, plusieurs élus ont partagé leurs inquiétudes, quant à cette volonté de garder le cap par mer agitée.
Le constat
Vichy Communauté présente un budget de fonctionnement consolidé à 109 millions d’euros, et d’investissement à 92 millions d’euros. L’agglomération compte un budget principal, et onze budgets annexes (transports en commun ; immobiliers d’entreprises?; zone d’activités économiques?; programme de renouvellement urbain de Presles?; aéroport Vichy-Charmeil?; activités touristiques en Montagne bourbonnaise?; tourisme?; Vichy sport?; assainissement non-collectif?; assainissement?; et eau potable).
4,7 millions seront fléchés sur les ressources techniques, dont le boulevard urbain, les voiries communautaires, et la dépollution du terrain d’implantation de la nouvelle cité judiciaire de Cusset. Par ailleurs, 2,7 millions seront dépensés en faveur des territoires (voie régionale de Saint-Yorre à Billy?; plan vélo?; boucle des patrimoines…), et enfin quasiment 1,2 pour l’aménagement, l’habitat et l’urbanisme.
Le débat
Après la présentation du rapporteur du budget, Franck Gonzales, maire de Charmeil, l’élu cussétois Pascal Devos a pris la balle au bond.
« Je n’ai pas envie de vous gâcher la soirée, mais vos projets font apparaître des choix similaires aux années précédentes, avec un endettement élevé, alors que l’inflation progresse. »
« Vous avez raison, lui a répondu Frédéric Aguilera. Depuis 2005, on sait que notre structure est toujours sur le fil. »
Même inquiétudes pour l’élu Saint-Germanois Alexis Mayet :
« Les coûts de l’énergie vont sans doute être difficiles à assumer pour la collectivité, et je n’ai pas l’impression que ça ait été pris en compte. »
« Nous ne sommes pas sur un territoire où on cherche à appliquer une orthodoxie budgétaire à tout prix, a repris Frédéric Aguilera.
« Notre politique budgétaire est en permanence sur le fil. Nous souhaitons maintenir la qualité de nos services, tout en maintenant une politique volontariste en termes d’investissements, tout cela dans un contexte compliqué. Mais nous ne souhaitons pas faire de budget d’austérité. »
Quant à la hausse de l’énergie je n’en sais rien. On est peut-être complètement à côté de la plaque, mais on va faire du pilotage budgétaire, comme on fait tous les ans, en s’adaptant. »
À son tour, l’élue vichyssoise Isabelle Rechard a souhaité intervenir « à travers le prisme du développement durable ». Selon elle, c’est là que devraient se focaliser « des investissements massifs », pour développer « la production d’énergie locale, et l’emploi durable, non délocalisable ».
« Croisons les doigts pour que le choix de flécher la moitié des investissements sur le plateau sportif se traduise réellement par un impact économique. C’est un beau projet, mais les crises étant là, en avons-nous toujours les moyens?? »
« Dans vos discours, on ressent nos propres contradictions, a répété le président de l’agglo. À la différence de nombreuses collectivités françaises, nous souhaitons porter des projets mais aussi des services. Oui nous ne sommes pas dans une collectivité où les voyants sont au vert. Ils sont plutôt au orange, mais ce n’est pas en se repliant sur nous-mêmes qu’on va développer le territoire. Il faut rester sur notre ligne de crête.
Matthieu Perrinaud