Ordre économique aux besoins du vivant : Felwine Sarr préconise une « subordination »
Gaël Giraud est un jésuite français, spécialiste des mathématiques appliquées à l’économie. Felwine Sarr, économiste, enseigne la philosophie africaine contemporaine et diasporique à l’université de Duke (USA). Ils partagent un champ d’intérêt commun relatif à l’économie du développement et de l’Afrique, ainsi qu’un ’’fort ancrage spirituel et théologique’’.
Selon Felwine Sarr, l’économie du vivant, différente de l’économie de la vie, doit amener ’’le rythme de production à s’accorder à celui de la régénération’’, sans faire l’impasse sur ’’les finalités éthiques qui doivent sous-tendre l’économie’’.
D'après Aps, l’universitaire sénégalais, agrégé en sciences économique et professeur des universités, considère que ’’l’économie néo-libérale ne prend pas en compte l’humain, le vivant’’. ll décrit un ’’système (économique) en crise (…) qui ne remplit plus non seulement ses fonctions, mais installe une majorité dans des inégalités devenues extrêmes’’.
Il préconise l’ouverture aux sciences humaines et sociales (sociologie, anthropologie, philosophie, morale) de l’économie en tant que discipline académique. Felwine Sarr estime que cette transdisciplinarité permettrait de ’’désautomatiser certains gestes économiques’’, imposés par le modèle capitaliste (achats non indispensables).
Il a, par la même occasion, appelé à une ’’révision de la valeur marchande du travail’’. ’’Le covid-19 a démontré que les métiers les plus essentiels, car liés à la vie, sont très souvent les moins bien rémunérés", a constaté l’économiste, citant l’exemple des infirmiers, ambulanciers, etc.