Top 14 : d'une touche à l'autre, comment l'ASM Clermont a failli tout perdre à Castres en fin de match
Dans un scénario catastrophe maintes fois vécu cette saison, les Clermontois ont été à deux doigts - ou plutôt aux deux mains de Simmons - de s'incliner sur la pelouse de Castres, ce samedi, alors qu'ils étaient en situation très favorable à moins de deux minutes de la fin. On refait la fin du match.
"Mais comment c'est possible, ça ?"... Christophe Urios a lâché cette réflexion à plusieurs reprises depuis qu'il a pris place sur le banc de l'ASM Clermont. Une phrase prononcée à chaque fois au moment d'analyser l'une de ces défaites incompréhensibles de son équipe. Les exemples sont nombreux et la rencontre de Castres (finalement remportée 23-20) ce samedi à bien failli rejoindre cette litanie d'échecs consommés dans le money time.
Dans un stade qu'il connaît bien, le coach clermontois a eu cette réaction au sujet des deux dernières minutes (du temps réglementaire) de ses joueurs, sauf que là, la victoire a été préservée. Explications de ces dernières actions au cours desquelles les joueurs de l'ASM ont cumulé les fautes.
78'32" : pénaltouche en faveur de l'ASM
Alors qu'ils mènent (23-20), les Clermontois bénéficient d'une touche à sept mètres de l'en-but castrais, à la suite d'une faute du demi de mêlée Arata. L'ASM choisit un alignement complet et décide de lancer (par Fainga'a) sur le premier sauteur, a priori pour enclencher un ballon porté et tenter d'enfoncer le clou.
Le talonneur australien réussit son lancer, mais Lanen, à la lutte avec Delaporte monté au contre, ne contrôle pas le ballon qui tombe au sol. En avant.
79'05" : mêlée pour Castres
Le CO se voit donc offrir l'introduction sur une mêlée proche de son en-but. Le pack de l'ASM semble prendre le dessus et avance, mais l'arbitre sanctionne Slimani, coupable selon lui d'avoir poussé en travers. Botitu, qui a pris en charge le jeu au pied castrais, trouve alors la touche, mais toujours dans son camp (un peu au-delà des quarante mètres).
79'55" : touche pour Castres qui n'avance pas
Après la prise en touche de Staniforth, le CO décide curieusement d'écarter le ballon plutôt que d'enclencher un porté. La sirène (80e) retentit et les Castrais enchaînent les temps de jeu mais sans trouver l'avancée.
La défense de l'ASM est en place mais après cinq temps, Simmons est déjà très limite sur une montée défensive. L'arbitre le prévient sans siffler.
81'09" : plaquage sans ballon de Kremer
Alors que Castres recule sans solution, après sept temps de jeu, Kremer est sanctionné dans la moitié de terrain tarnaise (45 mètres) pour un plaquage sur un Castrais qui n'a pas le ballon, alors qu'il n'y a pas de réel danger. Là, Botitu trouve la touche aux 30 mètres clermontois et la menace castraise monte forcément d'un cran.
82'25" : le maul écroulé qui amène l'ultime pénaltouche
Contrairement à la touche précédente, le CO opte pour un ballon porté après la munition prise en l'air par Babillot. Le maul avance, les avants de l'ASM sont sur le reculoir et à 15 mètres de l'en-but, ils n'ont pas d'autres solutions que d'écrouler. Botitu tape naturellement en touche... à cinq mètres. Castres aura donc une balle de match.
84' 10" : Simmons, en patron de l'alignement
Le CO choisit un alignement réduit sur cette pénaltouche qui va décider du sort de ce match. Rappelons que six minutes plus tôt (79e), l'ASM avait un lancer à jouer dans la même position... à quelques mètres de l'en-but castrais.
Le lancer de Zarantonello (talonneur remplaçant) vise alors Delaporte au mileu de cette touche réduite. Seulement, le Clermont de Christophe Urios possède avec Rob Simmons un deuxième ligne international qui maîtrise parfaitement ce secteur de la conquête.
Et c'est à deux mains, en position de premier sauteur qu'il vole cette balle de match. Voilà comment l'ASM a préservé ce précieux succès (23-20).
Christophe Buron