Emmanuel Macron et Édouard Philippe : les raisons de la rupture
Le 3 juillet, Édouard Philippe, alors Premier ministre, remettait sa démission à Emmanuel Macron. Après 36 mois à œuvrer au côté du président, les rumeurs de son départ pendant la crise de Covid-19 étaient de plus en plus persistantes. Jean Castex a été alors rapidement désigné pour le remplacer. Libéré de toutes fonctions, Édouard Philippe a pu retrouver sa ville de cœur : Le Havre. Il a ainsi emporté la mairie au second tour des municipales, le 28 juin, avec près de 60 % des suffrages.
Selon Le Parisien, la volonté de changement de cap était ancrée depuis longtemps dans l’esprit d’Emmanuel Macron. Deux des anciens conseillers du maire du Havre lui ont emboîté le pas en quittant également leur poste à Matignon. Peu de temps après sa prise de fonction, Jean Castex a enclenché le départ forcé du puissant homme de l’ombre, Marc Guillaume, alors Secrétaire général du gouvernement, nommé par Manuel Valls en 2015 (nommé nouveau préfet de Paris et de la région Île-de-France). Benoît Ribadeau-Dumas, fidèle conseiller et directeur de cabinet d’Édouard Philippe, a également été remercié.
« Édouard Philippe, Marc Guillaume et Benoît Ribadeau-Dumas formaient un trio qui bloquait toute impulsion nouvelle », révèle un conseiller gouvernemental (resté anonyme) au Parisien. En plus de ces trois collaborateurs de la première heure, d’autres figures du président de la République ont été évincées. L’on pense par exemple à Muriel Pénicaud, Christophe Castaner ou encore Nicole Belloubet. Ces nombreux départs ouvrent la porte à de nouvelles perspectives.
À l’aube de l’annonce des nouveaux secrétaires d’État, nombreuses sont les personnalités à se bousculer au portillon. L’un des ministres du gouvernement le confirme : « Ma boîte mail est saturée de demandes. C’est le rodéo, tout le monde veut monter sur la vache. »